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Un dîner passé sous silence, mais qui en dit long
Récemment, Mark Russinovich, le directeur technique de Microsoft Azure, a eu l’honneur d’accueillir un dîner très attendu. Linus Torvalds, le créateur de Linux, et Bill Gates, le fondateur de Microsoft, ont partagé un repas pour la première fois. Une rencontre marquante pour deux figures emblématiques de la technologie, qui représente une véritable transition dans leur relation, autrefois tumultueuse. Dave Cutler, qui a dirigé le développement de VAX/VMS et de Windows NT, était également de la partie.
Retour sur un passé orageux …
Pour comprendre l’importance de ce moment, un petit retour en arrière s’impose. En janvier 2005, Bill Gates qualifiait le mouvement open source de « communisme d’un nouveau genre », exprimant ses craintes par rapport à la propriété intellectuelle. Ce même Bill Gates n’a pas hésité à menacer les acteurs du logiciel libre d’actions en justice, affirmant que Linux violait ses brevets.
Steve Ballmer, l’ancien PDG de Microsoft, avait même qualifié Linux de « cancer » pour l’entreprise. Ces déclarations ont agité le monde de la technologie pendant des années, dressant un mur entre les partisans des logiciels propriétaires, comme Microsoft, et les fervents défenseurs de l’open source.
Une évolution lente mais continue
Les choses ont cependant évolué. En 2014, Satya Nadella, le nouveau PDG de Microsoft, annonçait que « Microsoft aime Linux ». Désormais, 20% des machines virtuelles sur Azure, la plateforme cloud de Microsoft, fonctionnent sous Linux. Un virage stratégique qui montre à quel point l’entreprise a changé son fusil d’épaule.
Au fil des années, Microsoft a commencé à s’engager dans l’open source, soutenant des projets comme Hadoop et Docker, et même participant à la sécurité de Linux. La signature de nombreux partenariats, notamment avec Canonical, en témoigne également.
Une rencontre qui fait du bruit
Le dîner entre Torvalds et Gates, où il n’a pas été question de code, symbolise une réconciliation presque inattendue. Ce rapprochement pourrait marquer une nouvelle ère de coopération entre les deux géants de l’informatique.
Avec le lancement de la Green Software Foundation en 2021, qui vise à réduire l’impact environnemental des logiciels, Microsoft continue de prouver son engagement envers un avenir plus écologique. Ce projet, qui inclut également des entreprises comme Accenture et des ONG, montre que même les géants de la technologie peuvent collaborer pour un but commun.
L’avenir est techno-collaboratif
Cette rencontre, au-delà du symbole, est un reflet d’un changement dans l’industrie. Les tensions d’antan cèdent la place à une collaboration plus pragmatique. Alors que l’open source continue de se renforcer, le dialogue entre Microsoft et Linux, qui semblait impossible il y a quelques années, devient réalité.
En somme, ce dîner historique ouvre la voie à de nouvelles collaborations. Reste à voir quelles innovations émergeront de cette dynamique renouvelée et comment elles pourront bénéficier à l’ensemble du secteur technologique, tout en respectant les principes d’un développement durable. Le rapport entre ces deux figures est désormais à suivre avec un intérêt tout particulier.