Fin février, l’enseigne Gifi révélait avoir appelé ses créanciers à étaler sa dette, conséquence d’une bascule informatique chaotique effectuée en juin dernier. Cette bascule fait suite à un programme de transformation des systèmes d’information appelé Millénium, lancé en 2016. L’objectif de ce programme était d’accompagner l’entreprise vers sa prochaine étape de croissance, soit 1000 magasins et 10 000 collaborateurs d’ici 2027.

Le programme Millénium, dont la date d’achèvement était fixée à 2022, devait impacter 200 processus métier et assurer la fiabilisation et la centralisation des données de référence. Pour mener à bien ce projet, environ 150 personnes ont été mobilisées quotidiennement ou ponctuellement.

La refonte applicative du programme Millénium repose sur une architecture orientée service et utilise une plateforme d’intégration pour orchestrer les différentes solutions, telles que Aptos pour la gestion du cycle de vie des marchandises, Optimix pour les prix et la logistique, Reflex pour la gestion du stock, ainsi que divers autres prestataires comme Delaware ou IBM. Cependant, la mise en place de ce projet s’est révélée plus complexe que prévu, entraînant de nombreux problèmes internes.

Bien que Gifi reste une entreprise profitable, avec un bénéfice net de 65 millions d’euros en 2022, elle maintient son objectif d’atteindre 1000 magasins d’ici 2027. Néanmoins, il est clair que le projet de transformation digitale a eu des conséquences douloureuses pour l’entreprise. Le 1er mars sur l’antenne de TF1, le porte-parole du groupe expliquait que « ce problème informatique fait que nous n’avons plus de visibilité ni sur nos stocks, ni sur nos commandes, ni sur nos approvisionnements », entraînant selon LSA une perte de chiffre d’affaires d’environ 9%.

Malgré les difficultés rencontrées, Gifi assure que le sujet est désormais derrière elle. Le directeur de la transformation digitale, Robert Eskenazy, qui était arrivé chez Gifi en 2019, a quitté le groupe à la fin de la bascule vers le nouveau système d’information. La société envisage maintenant de poursuivre son expansion et d’atteindre ses objectifs de croissance.