Eutelsat : l’avenir du “new space” s’ancre en Europe

11 août 2025 | par la rédaction de Guide IT @Laetitia R.
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Eutelsat : l’avenir du “new space” s’ancre en Europe

Les déclarations d’Elon Musk, un tournant décisif pour Eutelsat

Début mars, Elon Musk a secoué le monde avec un tweet controversé : à en croire le milliardaire, l’Ukraine pourrait voir son front s’effondrer si son armée perdait son accès à Starlink. Cette menace a eu l’effet d’un électrochoc sur l’autre côté de l’Atlantique, mettant en lumière l’importance de la souveraineté technologique dans le secteur spatial.

Peu après, le cours de l’action Eutelsat Group a bondi grâce aux déclarations d’un porte-parole indiquant que l’opérateur français pouvait suppléer Starlink en cas de désengagement américain. De quoi conforter la place d’Eutelsat sur le marché.

Eutelsat en orbite basse : la nouvelle arme pour un avenir prometteur

Eutelsat, né du rapprochement entre le français Eutelsat et le britannique OneWeb, a une carte à jouer grâce à sa flotte unique : 35 satellites géostationnaires (GEO) positionnés à 36 000 km d’altitude et plus de 600 satellites en orbite basse (LEO). 

Cette position en orbite basse lui permet de rivaliser avec Starlink, offrant un débit supérieur et une latence faible, comparable à celle de la fibre optique. Une vraie prouesse technique pour un opérateur dont la généralisation des services pourrait redéfinir le paysage des communications satellites.

Une montée au capital pour retrouver la « French touch »

Pour redonner un nouvel élan à Eutelsat, l’État français envisagerait de monter à 30 % du capital lors d’une levée de fonds de 1,5 milliard d’euros. Cette initiative vise à restaurer une « French touch » que l’opérateur a autrefois perdue lors de sa fusion avec OneWeb. Des investisseurs privés, tels que le groupe CMA CGM, pourraient également participer à cette opération, renforçant ainsi le soutien local.

Cette manœuvre est accompagnée par la nomination de Jean-François Fallacher, ancien directeur d’Orange France, à la direction générale d’Eutelsat. De quoi renforcer les liens entre l’opérateur, l’État et le marché français.

SES : le concurrent qui double la mise

Eutelsat n’est pas la seule entreprise à évoluer dans le domaine du new space européen. SES, acteur luxembourgeois, a finalisé l’an passé le rachat de l’américain Intelsat pour 2,8 milliards d’euros, offrant ainsi une capacité de production renforcée. Grâce à cette fusion, SES compte plus de 120 satellites dans son arsenal et pourra espérer un chiffre d’affaires annuel de 3,8 milliards d’euros.

Cette consolidation dénote d’une tendance croissante sur le marché où les efforts sont axés vers des satellites géostationnaires (GEO) et en orbite moyenne (MEO). En 2024, SES prévoit de lancer son système satellitaire O3b mPOWER, une avancée majeure dans le secteur.

Vers un « Airbus de l’Espace » ?

Les spéculations sur la possibilité d’un « Airbus de l’Espace », comme évoqué par le journal Le Monde, s’intensifient. Les fusions entre Eutelsat et SES ont été envisagées par le passé, mais des enjeux géopolitiques compliquent le tableau. Le Luxembourg s’inquiète d’un manque de contrôle sur SON opérateur, après avoir eu des expériences difficiles auparavant.

Pourtant, les défis rencontrés sur le marché poussent vers des alliances stratégiques. Créer une constellation de satellites capable de rivaliser avec Starlink et la future constellation Kuiper d’Amazon nécessitera d’énormes investissements. L’Union européenne a d’ailleurs lancé son propre projet, Iris², dans lequel Eutelsat et SES sont impliqués, affirmant ainsi leur position.

Conclusion : Une nécessité de s’unir pour le futur de l’espace

L’avenir du new space en Europe dépendra largement des choix stratégiques à venir. La montée d’Eutelsat et SES face à la domination d’Elon Musk et de SpaceX souligne le besoin de partenaires robustes et de collaborations.

Alors que le secteur évolue rapidement, l’enjeu est de taille. La souveraineté technologique et la capacité d’innovation détermineront qui gagnera le marathon spatial. Eutelsat et SES doivent non seulement suivre le rythme, mais également anticiper les besoins futurs en matière de communication satellitaire.

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