Un enjeu crucial : la sécurité des câbles sous-marins  

Au cours de l’année écoulée, la protection des câbles Internet sous-marins est devenue un sujet d’une importance capitale. Face à l’augmentation des risques de sabotage, l’heure est à l’action. Les dommages causés en décembre 2024 au câble électrique Estlink-2, reliant la Finlande et l’Estonie, en sont un exemple frappant.

Face à cette inquiétante situation, la Commission européenne a décidé de lancer un débat sur la protection des infrastructures sous-marines. En réponse à cette initiative, un consortium d’opérateurs télécoms et de leurs équipementiers a pris les devants pour appeler à une collaboration renforcée entre l’Union européenne, le Royaume-Uni et l’OTAN. L’objectif? Protéger efficacement les infrastructures réseau aux frontières de l’Europe.

Une lettre ouverte aux institutions européennes  

Dans une lettre ouverte signée par des géants tels qu’Orange, Alcatel, GlobalConnect, et bien d’autres, les cosignataires soulignent l’importance vitale de ces infrastructures pour la connectivité, la compétitivité et la stabilité économique de l’Europe. Ils affirment qu’un plan d’action ambitieux est ainsi absolument nécessaire pour garantir la sécurité de ces réseaux.

« Il est essentiel de garantir collectivement le niveau approprié de contrôle de sécurité, de protection et d’investissement dans la résilience », déclarent-ils.

Investir dans des technologies de pointe 

Les signataires insistent également sur la nécessité d’investir dans des technologies modernes visant à détecter et à atténuer les dommages infligés aux câbles sous-marins. La proposition d’un développement de nouvelles routes, tant terrestres que sous-marines, est mise en avant pour améliorer la redondance et réduire la vulnérabilité des infrastructures.

Mobiliser les financements nécessaires  

Pour soutenir ces efforts, un soutien financier est jugé essentiel. Les opérateurs télécoms recommandent l’utilisation d’instruments de financement comme le CEF (Connected Europe Facility) ou le Fonds Européen de Défense (EDF). Ils appellent également à confirmer et augmenter le budget consacré au numérique.

Les cosignataires affirment que cette collaboration entre l’UE, le Royaume-Uni et l’OTAN pourrait tripler les possibilités d’investissement, ouvrant ainsi la voie à des solutions durables face aux menaces pesant sur les infrastructures sous-marines.

Un avertissement sur l’intégrité des investissements  

Cependant, des doutes subsistent quant aux véritables intentions des opérateurs. Le souvenir amer des précédents tels que Numergy et Cloudwatt laisse planer des interrogations. Ces projets, présentés comme des urgences géostratégiques, n’ont pas toujours respecté leurs engagements, laissant l’État plus que déçu.

Des sources non officielles évoquent également le manque de réinvestissement de certains opérateurs dans leur écosystème, ce qui aurait entraîné des sabotages de fibres optiques critiques en France, notamment en avril 2022, octobre 2022, et juillet 2024. Une situation préoccupante qui souligne le besoin urgent d’un contrôle accru sur l’utilisation des fonds publics.

Vers un avenir connecté et sécurisé  

En somme, la protection des câbles sous-marins est un enjeu stratégique pour l’Europe. Les opérateurs télécoms doivent proposer de réelles solutions techniques, mais aussi s’engager sur la voie de la transparence et de la responsabilité. L’avenir de notre connectivité en dépend, et c’est précisément le moment d’agir.