Des inquiétudes persistantes sur la cybersécurité des puces H20

Via les réseaux sociaux WeChat et Sina Weibo, les autorités chinoises ont interpellé Nvidia concernant les potentielles portes dérobées présentes dans ses puces H20 pour l’IA. Depuis la levée de l’interdiction d’exportation par l’administration Trump, ces puces ont de nouveau fait leur chemin vers la Chine. Pourtant, malgré les démentis de Nvidia, les inquiétudes persistent. Pour restaurer la confiance des utilisateurs et du marché chinois, l’entreprise devra fournir des preuves de sécurité convaincantes.

Une enquête qui soulève des questions sérieuses

Toute fin-juillet, un groupe de représentants de Nvidia a été convoqué par l’Administration chinoise du cyberespace (CAC). La discussion a tourné autour des « graves problèmes de sécurité » liés aux capacités intégrées des puces H20. Ces dernières pourraient, selon le Quotidien du Peuple, permettre des scénarios inquiétants, allant d’un véhicule électrique perdant de la puissance sur l’autoroute à un écran devenant noir lors d’une opération chirurgicale.

Cette enquête s’inscrit dans un contexte plus vaste, lié à des propositions législatives américaines visant à rendre obligatoire le suivi des puces avancées. Ainsi, le Chip Security Act, présenté par le sénateur Tom Cotton, vise à prévenir que des technologies critiques ne tombent entre de mauvaises mains, notamment celles de la Chine.

Nvidia et ses démentis : des mots insuffisants pour apaiser les craintes

Nvidia maintient que sa cybersécurité est d’une importance primordiale et précise qu’il n’existe pas de portes dérobées dans ses puces. Toutefois, cette réponse est jugée insuffisante par le média d’État, qui insiste sur la nécessité de fournir des preuves tangibles pour rétablir la confiance. L’entreprise est également sous pression pour jongler entre les exigences de sécurité des États-Unis et celles du marché chinois.

Un équilibre fragile dans un contexte de tensions géopolitiques

Ce différend souligne les tensions croissantes sur les chaînes d’approvisionnement en semi-conducteurs, essentielles à l’avancement de l’IA. Les responsables IT se retrouvent dans une position délicate, car ce conflit souligne l’interconnexion entre cybersécurité, entreprises et enjeux de sécurité nationale. Les entreprises doivent maintenant réévaluer leurs stratégies d’approvisionnement, prenant en compte à la fois les exigences américaines et les préoccupations chinoises.

Un marché des semi-conducteurs en crise : 130 milliards de pertes

Cette situation s’inscrit dans un contexte plus large de concurrence technologique entre les deux pays, qui par conséquent redessine les chaînes d’approvisionnement mondiales. En octobre 2022, des contrôles à l’exportation stricts ont été introduits par l’administration Biden, entraînant pour les entreprises américaines concernées une perte colossale de 130 milliards de dollars de capitalisation boursière.

Pour riposter, la Chine a lancé un fonds d’investissement dans les semi-conducteurs, le troisième en dix ans, d’un montant de 47,5 milliards de dollars. Bien que confrontée à des restrictions, la Chine continue d’innover, comme le montre le lancement de modèles d’IA avancés rivalisant avec ceux d’entreprises américaines.

Les droits de douane sont aussi entrés de part et d’autre dans l’équation.

Conclusion : Une vigilance de tous les instants

Le chemin est semé d’embûches pour Nvidia, qui doit naviguer entre des exigences de sécurité strictes et des attentes de marché. Le débat lancé en Chine pourrait transformer le paysage des semi-conducteurs et redéfinir les relations économiques entre ces deux géants. La cybersécurité est plus indispensable que jamais, et la nécessité d’un dialogue transparent est primordiale pour éviter des situations « cauchemardesques » à l’avenir. Espérons que les actions et les décisions qui suivront répondront aux attentes de toutes les parties impliquées.