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Un acte fort dans un monde incertain
Dans le monde complexe et souvent mystérieux de la cybersécurité, attribuer des attaques informatiques est un sujet délicat. C’est pourtant un pas que la France a décidé de franchir récemment. Dans un communiqué du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères du 29 avril dernier, le pays a condamné « avec la plus grande fermeté » le recours par le service de renseignement militaire russe (GRU) à l’opérateur d’attaque APT28.
APT28 : un acteur récurrent des cyberagressions
Cette annonce n’est pas à prendre à la légère. Le ministère a souligné les actions d’APT28, affirmant qu’il était à l’origine de plusieurs cyber-attaques ciblant des intérêts français. Depuis 2021, plusieurs entités françaises ont été touchées, allant de services publics à des entreprises privées, sans oublier une organisation sportive impliquée dans l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024.
Le communiqué numérique ne s’arrête pas là. Le MAE rappelle également que le GRU est responsable du sabotage de TV5 Monde en 2015 et a tenté de déstabiliser le processus électoral français lors de la campagne présidentielle de 2017.
Le GRU à l’offensive
À l’international, APT28 ne se contente pas d’opérer en France. Le ministère a évoqué l’utilisation de ce groupe pour exercer une pression continue “sur les infrastructures ukrainiennes, notamment par l’unité 20728 du GRU”. Des atteintes aux partenaires européens ont également été rapportées, illustrant l’ampleur de la menace posée par ces attaques.
Une reconnaissance officielle des menaces
Pour la première fois, la France utilise un langage affirmatif sur cette menace. Vincent Strubel, Directeur Général de l’ANSSI, a déclaré qu’un rapport venait de sortir, confirmant l’attribution formelle des activités d’APT28 au renseignement militaire russe. Ce changement de ton est significatif, car il marque une volonté de la France de ne plus éluder une vérité qui dérange.
Depuis 2007, APT28 a émergé comme un acteur majeur dans le paysage des cyber-menaces. Des acteurs de la cybersécurité, comme FireEye, avaient déjà mis en lumière ses liens avec l’État russe, positionnant ce groupe comme un acteur incontournable des cyberintrusions.
Une cyberattaque au cœur de l’actualité
Ce changement de ton de la France découle d’une actualité brûlante. En effet, au lendemain d’une coupure de courant majeure en Espagne et au Portugal, dont les causes sont encore floues, la situation incite à la vigilance. L’Audiencia Nacional a ouvert une enquête pour déterminer si cette panne était causée par un sabotage informatique.
À quoi s’attendre pour l’avenir ?
Cette condamnation pourrait être le début d’une série d’initiatives plus proactives de la part de la France face aux menaces informatiques. La cybersécurité se pose comme un enjeu majeur pour la sécurité nationale, et ce positionnement pourrait inciter d’autres pays à prendre des mesures similaires.
Dans un monde de plus en plus interconnecté, il est vital que les nations s’unissent pour faire face à ces défis, minimiser les risques et garantir la sécurité des entités publiques et privées.
La France pourrait bien être à l’aube d’un nouvel engagement dans la lutte pour la cybersécurité, déterminée à ne pas rester passive face à des adversaires identifiés et à protéger ses infrastructures vitales. Reste à voir quelles seront les prochaines étapes dans ce combat.